Louis Botha
South Africa
Louis Botha (1862-1919) était un général boer, un homme politique afrikaner et le 1er Premier ministre d'Afrique du Sud de 1910 à 1919, alors appelée Union de l'Afrique du Sud.
Professional Information
Position:
Premier Ministre
Working primarily in:
South Africa
Description of Work:
Botha se reconvertit dans la politique et avec De la Rey et De Wet entreprend une tournée en Europe pour collecter des fonds afin de reconstruire économiquement le pays. Ils ne récoltent que 125 000 £ et pour convaincre le premier ministre britannique d'augmenter la somme, rédige un article persuasif où il expose tous les avantages qu'aurait l'Empire britannique à aider à la reconstruction des 2 pays vaincus. Peu de temps après, le parlement britannique débloque la somme de 8 millions de livres pour aider à la reconstruction. Botha obtient également l'amnistie pour les rebelles boers du Cap et du Natal.
Revenu en Afrique du Sud, Louis Botha entreprend de réconcilier les peuples boers et britanniques dans l'intérêt du pays. En 1903, cependant, ses revendications pour la parité de l'afrikaans et de l'anglais sont ignorées tout comme son opposition et ses avertissements à l'importation de main d'œuvre asiatique. En mai 1904, avec Jan Smuts et d'autres vétérans boers, il crée un parti politique afrikaner, « Het Volk » (le peuple), suffisamment modéré pour séduire un électorat anglophone en prônant la réconciliation nationale et l'autonomie de l'Afrique du Sud.
En 1905, le parti a déjà reçu le soutien de plusieurs hommes d'affaires et peut se permettre de critiquer le système colonial imposé aux anciennes républiques boers. Après la victoire des libéraux au Royaume-Uni en 1905, Botha envoie Smuts à Londres négocier le principe de l'autonomie. En décembre 1906 la colonie du Transvaal et en juin 1907, celle de l'Orange, reçoivent enfin l'autorisation de former leur propre gouvernement. Le 4 mars 1907, Het Volk, qui rallie dorénavant des anglophones, remporte les élections du Transvaal et Louis Botha en devient le premier ministre.
Lors de la conférence impériale, Botha affirma la loyauté des Afrikaners à l'Empire et présenta le diamant Cullinan au roi Édouard VII. Alors que Botha devait faire face aux critiques boers qui l'accusaient d'être plus britannique que boer, le parlement britannique accorda en remerciement une rallonge budgétaire de 5 millions de livres qui permit à Botha de créer notamment une banque agricole d'aide aux fermiers, de développer le chemin de fer et d'introduire une éducation primaire gratuite.
La modération de Botha le conduisit à admettre seulement l'anglais comme langue officielle alors que la question des travailleurs chinois étaient réglée par leur rapatriement en Chine.
En 1910, la volonté de Botha de fondre les 2 peuples en un seul et de faire admettre le principe d'un dominium sud-africain est mise à mal lorsque le parlement britannique vote le South Africa Act le 31 mai 1910 établissant l'Union de l'Afrique du Sud. Lord Gladstone demanda à Louis Botha de former le premier gouvernement provisoire de la jeune Union plutôt qu'au premier ministre anglophone du Cap, John X Merriman. Botha doit cet honneur à son prestige et à sa position parmi les Afrikaners, plus nombreux par ailleurs que les britanniques en Afrique du Sud.
Bien qu'il choisisse de former un gouvernement monocolore et non d'union nationale et modéré, Louis Botha décide de se présenter aux élections de septembre 1910 contre Percy Fitzpatrick dans la circonscription de Pretoria-Est. À la surprise générale, Botha est battu. En catastrophe, le député élu à Standerton démissionne pour que Botha puisse se présenter à sa place, être élu et gouverner. La constitution du dominion n'incluant pas de déclaration des droits, elle permit la mise en place de législation contraignante pour les noirs qui aboutissent à leur exclusion territoriale (Native Land Act) et politique, prémices de l'apartheid mises en place en 1948.
En 1911, avec Jan Smuts, Botha forme le Parti Sud-Africain (South African Party - SAP). En nommant James Barry Hertzog, un ancien général boer, ministre de la justice et des affaires indigènes, Botha s'aliène les anglophones modérés consternés par les déclarations nationalistes et anti-britannique d'Hertzog ce qui aboutit à la démission du ministre du commerce, le colonel Leuchars. L'adoption de la loi imposant le bilinguisme dans certains services d'état va provoquer la démission de ministres anglophones modérés et une crise politique qui aboutit à la dissolution du cabinet et l'expulsion d'Hertzog du gouvernement. Perçu comme trop conciliant par plusieurs de ses anciens camarades de combat, Botha subit une révolte interne de membres de son parti qui claquent la porte et vont créer en 1914 le Parti national pris en main par James Barry Hertzog.
Après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, Botha engage son gouvernement au côté des alliés britanniques et envoie des troupes envahir le Sud-Ouest Africain allemand, ce qui provoqua la révolte des boers et la mort accidentelle du général De la Rey tué par la police. La mise au pas de l'insurrection provoqua de profonds ressentiments chez les boers et les anciens camarades de combat de Louis Botha.
En 1915, le SAP remporte les élections avec une majorité relative mais son soutien a considérablement faibli dans la communauté afrikaner qui se rallie de plus en plus au parti national. Botha reprend le portefeuille de la défense à Smuts qui, après avoir commandé les troupes en Afrique orientale allemande, est envoyé en Europe au cabinet de guerre britannique.
En 1917, pour s'allier les Afrikaners du Parti National dont les idées républicaines ont le vent en poupe, Botha tente de faire voter la Native Affairs Administration Bill classifiant et ségrégant les africains noirs entre eux en leur octroyant des terres où ils pourront vivre. Cette loi est repoussée par la conjonction des votes des modérés qui jugent la loi irréaliste et injuste et par les nationalistes qui la jugent trop libérale. En 1918, Botha fait face au mécontentement successif des Afrikaners nostalgiques des républiques boers dont ils demandent la restauration, d'éléments unionistes incontrôlés qui tirent sur des afrikaners et de noirs qui se mettent en grève à Johannesburg.
A la fin de l'année 1918, il se rend à Paris pour procéder personnellement au rapatriement des troupes sud-africaines et se joindre à la conférence de paix à Versailles. En 1919, bien qu'hostile au traité de Versailles dont il dénonce l'intransigeance, il le signe. Alors qu'il en avait demandé l'annexion, Botha ne reçoit que le mandat de gérer le Sud-Ouest Africain sous le contrôle de la future SDN.
De retour en Afrique du Sud, il contracte une pneumonie. C'est à Pretoria quelques jours plus tard qu'il décède d'une crise cardiaque. Le 30 août 1919, il est enterré au cimetière de Rebecca Street.
Aujourd'hui de nombreux monuments et noms de rue honorent la mémoire de Louis Botha :
* sa statue équestre à Pretoria dans le parc Louis Botha devant les Unions Buildings.
* une autre statue équestre devant le parlement de Cape-Town.
* des dizaines de noms de rues, notamment une place Louis Botha à Paris en France dans le 20ème arrondissement.
Jusqu'en 1995, l'aéroport de Durban s'appelait Louis Botha Airport.
Bibliographie:
* Bernard Lugan, La guerre des Boers, Perrin, France, 1998
Biographical Information
Louis Botha
(At a Glance)
: male
Interests: Politique, Culture, Art
Place of Origin: South Africa
Louis Botha est né le
27 septembre 1862 près de
Greytown au
Natal, 9
e d'une famille de 13 enfants. Descendant d'Allemands de
Thuringe venus s'installer à
Cape-Town en
1672, son grand-père paternel était un
Voortrekker qui avait participé au
Grand Trek. Louis Botha fut élevé dans l'
État libre d'Orange à partir de
1869 et scolarisé à la mission locale allemande.
Fermier, élu
Veldkornet du secteur de
Vryheid et membre du parlement du
Transvaal en
1897, il fut un partisan de l'apaisement avec les
Britanniques, ce qui ne l'empêcha pas de s'engager dans les rangs du
kommando de Vryheid au début de la
guerre des Boers et d'être promu général deux ans plus tard. Il participa aux combats de
Colenso,
Ladysmith et
Spioenkop.
Au mois de février 1900, après la mort de Piet Joubert, il est nommé commandant-général des armées du Transvaal.
Il avait alors à peine 37 ans. Sa prise de commandement se faisait dans
les pires conditions car sur tous les fronts, les Boers reculaient. il
tenta néanmoins de ralentir le rouleau compresseur britannique. Après
la chute de Bloemfontein et l'abandon de Pretoria en 1900, avec l'aide de Koos de la Rey et Christiaan de Wet, il réorganisa les kommandos en les dispersant dans leurs districts de recrutement pour qu'ils y mènent la guérilla.
En 1902, il mène les négociations avec les britanniques qui aboutissent à la paix de Vereeniging signée à Pretoria le 31 mai 1902. (source wikipedia)