Pascal Lokua Kanza
France
Lokua Kanza, Pascal Lokua Kanza, né en 1958, est un musicien, auteur, compositeur et chanteur né à Bukavu en République démocratique du Congo.
Professional Information
Professional Areas:
Music
Working primarily in:
France
Description of Work:
De 84 à 88, Pascal joue et chante aux côtés de Ray Lema et participe à deux de ses albums, "Nangadeef" et le "Bwana Zoulou Gang" en 1988 avec de nombreux artistes français dont CharlElie Couture, Jacques Higelin ou Alain Bashung. On le retrouve également sur les albums du groupe de jazz Sixun, Pierre Vassiliu ou de son compatriote Papa Wemba.
Puis à partir de 1991, c'est avec le Camerounais Manu Dibango qu'il collabore au sein du Soul Makossa Gang. Pascal, qu'on appelle aussi Lokua, se fait ainsi connaître pour ses talents de musicien et à l'occasion, de chanteur. Mais petit à petit émergent ses talents de compositeur. Il commence à faire quelques scènes et en octobre 92, est en première partie de la chanteuse béninoise Angélique Kidjo. C'est succès critique et public, même si le nom de Lokua Kanza est encore confidentiel. Son répertoire particulier, très loin des clichés de la musique zaïroise, séduit beaucoup le public français.
Fin 1992, Lokua Kanza enregistre son premier album. Mais point de grand studio et de techniciens. C'est la nuit, tout seul et en quelques jours qu'il enregistre ses chansons dans un modeste studio prêté par un ami.
Au printemps 93, avant même que son album ne sorte, Lokua donne deux concerts à l'Auditorium des Halles dans le centre de Paris. Son nom est sur toutes les lèvres et ses concerts acoustiques sont un vrai succès. Deux seuls musiciens l'entourent : son frère, le percussionniste Didi Ekukuan et la chanteuse sénégalaise Julia Sarr. Tous les trois partent en tournée en France et en Belgique jusqu'à la sortie du disque en octobre 93.
En janvier 94, l'album s'est déjà vendu à 5.000 exemplaires. Pour tous, ce jeune Zaïrois est une révélation musicale. Sa voix, son jeu de guitare, ses mélodies et la poésie de l'ensemble font de lui un artiste dans la lignée d'Ismaël Lô, autre révélation de la scène folk africaine à cette époque. Ses morceaux sont autant de petites perles très courtes, trois minutes maximum.
Le 27 mai, il fait la première partie de Manu Dibango au Casino de Paris. Et en novembre, c'est le chanteur français Jean-Louis Aubert qui invite Lokua à assurer ses premières parties devant de très grandes salles. Pari gagné. Puis c'est Youssou N'Dour qui demande au jeune chanteur de faire une participation vocale sur son album "Womat".
Après une longue tournée de novembre 93 à mai 94 et la sortie de l'album dans de nombreux pays d'Europe, au Japon et en Amérique du Nord, Lokua retrouve Youssou en juin à New York, lors d'un concert au Manhattan Center.
Désormais, Lokua est reconnu et célébré bien au-delà des frontières françaises. A la fin de l'été 94, il s'installe quelques temps dans les studios de Peter Gabriel en Angleterre pour travailler sur l'album "Emotions" de Papa Wemba. Chanteur, musicien, auteur, compositeur, Lokua Kanza touche un peu aux arrangements et à la production. Et avec bonheur.
Puis en septembre, c'est Patrick Bruel qui invite Lokua Kanza en première partie. C'est encore une réussite en dépit d'un public entièrement voué à son "Patrick chéri".
C'est avec un nouveau spectacle et une formation plus nombreuse de six choristes que Lokua Kanza donne trois concerts au Hot Brass, salle parisienne aujourd'hui disparue. En décembre, il est honoré aux African Music Awards par le prix du Meilleur Album africain. Cette récompense marque la transition avec le deuxième album que Lokua enregistre en janvier 95.
Ce disque, deuxième chapitre d'une carrière à la fois courte et déjà riche en expériences diverses, paraît en octobre 95 sous le nom de "Wapi Yo" (Où es-tu ?). Cette fois, le label sort l'album dans 26 pays à la fois. La demande est énorme. Lokua occupe le Théâtre de la Ville à Paris pendant une semaine à guichets fermés. Le premier extrait, "Shadow Dancer", est un succès qui entre dans d'innombrables classements européens. Beaucoup plus "occidentalisé" que son répertoire original, le titre est en anglais avec une deuxième version en français. Autrement, la majorité des titres sont en lingala ou swahili, deux des langues les plus parlées en Afrique australe.
En novembre, Lokua Kanza retrouve les studios de Peter Gabriel pour une nouvelle production sur le label Real World. Cette fois, il travaille avec l'Ougandais Geoffrey Oryema, autre Africain installé en France. Ce travail d'arrangeur est récompensé en décembre lors de la nouvelle édition des African Music Awards qui ont lieu à Libreville au Gabon. C'est son travail sur "Emotion" qui reçoit les honneurs cette année-là.
En février 96, c'est en France que Lokua Kanza se voit honoré aux Victoires de la Musique par trois nominations. Mais aucune ne donne finalement lieu à un prix. Peu importe, le public se presse toujours plus nombreux sur le longue tournée internationale que Lokua donne à travers l'Afrique puis l'Europe.
Le 1er avril 96, il monte en vedette sur la scène de l'Olympia puis écume les grands festivals du printemps, de Bourges à Angoulême. Le 13 juillet, le festival des Francofolies de la Rochelle organise "La Fête à Lokua", soirée lors de laquelle de nombreux artistes africains entourent le jeune Zaïrois, de Youssou N'Dour à Papa Wemba. Quelques jours plus tard, c'est la prestigieuse scène du festival de Montreux qui accueille Lokua.
Il passe la fin de l'été en Afrique entre un concert en Afrique du sud, puis la cérémonie des Kora en septembre (prix du meilleur espoir) et enfin, le festival Madajazzcar en octobre.
En 97, Lokua Kanza se consacre essentiellement aux tournées à commencer par les Etats-Unis où il donne quelques concerts au début de l'année mais aussi en juillet à New York (festival Vive la World) et à Los Angeles. Quelques mois avant, en avril, le Brésilien Djavan le convie avec Al Jarreau au Festival de Todos os Sons (festival de tous les sons) à Curitiba au Brésil. Puis il fait un passage à Paris le 7 juin à l'Espace Austerlitz pour un concert au profit des sans-papiers, autre appellation de tous les étrangers qui résident illégalement en France et qui luttent pour être régularisés, combat dans lequel ils sont soutenus par de nombreux artistes.
Le 1er juin 98, Lokua participe au Africa Festival de Würzbourg en Bavière.
A la fin de l'été 98, on retrouve son nom sur le dernier album de l'Américaine Natalie Merchant, "Ophelia". Mais au cours de cette année, il peaufine surtout son nouvel album qui sort à l'automne sous le nom de "Lokua Kanza 3". Plus orchestrées, ses titres sont soutenus par un ensemble à cordes. Les textes sont toujours en lingala et swahili, mais aussi en français et en anglais. Quant aux thèmes, ils s'ancrent plus que par le passé dans la vie quotidienne. Grosse participation américaine dans l'écriture puisqu'on trouve les noms du mythique Lamont Dozier, pilier du label Motown, ainsi que celui de Siedah Garrett, parolière entre autres de Michael Jackson.
Fin 2001, Lokua Kanza est de retour dans l'actualité après quelques années de retrait. Son nouvel album "Toyebi Té" (Personne ne sait où il va") est tout en discrétion. Chanté en trois langues (anglais, français, lingala), le CD est un recueil de ballades folk. Autour de lui on trouve ses quatre enfants mais aussi le guitariste Sylvain Luc, le rappeur Passi ou les cordes du Bulgarian Symphony Orchestra. Sans oublier ses fidèles choristes, Julia Sarr et Didi Ekukuan.
A partir de mars 2002, le chanteur entame une tournée à travers la France mais aussi l'Europe (Allemagne, Espagne, Italie, Suède).
Lokua Kanza aime les collaborations qui ouvrent d’autres horizons et le prouve avec la sortie en avril 2004 d’un projet en trio, "Toto, Bono, Lokua". L’artiste congolais s’est associé au bassiste camerounais Richard Bona et au chanteur-compositeur antillais Gérald Toto. L’album, qui sort sur le bien nommé label No Format, donne l’occasion aux trois artistes de jouer en toute liberté une musique précise et subtile, solaire. Lokua Kanza apporte quatre nouveaux morceaux.
Il retourne ensuite à ses activités personnelles. En fait, il prépare un album entièrement en français. Depuis quelques mois, il écrit de nombreux textes. De l'ensemble, il en extrait quatre qu'il considère pouvoir constituer une chanson. Assez peu sûr de lui-même en tant qu'auteur dans une langue qu'il n'a pas l'habitude de manier, il fait appel à la chanteuse Camille, à Belle du Berry du groupe Paris Combo ainsi qu'à l'écrivain Marie Nimier. Chanter dans la langue de Molière est pour lui un virage important dans sa carrière. Il souhaite ainsi toucher le plus grand nombre. "Plus vivant" sort en février 2005. La chanson qui donne son titre à l'album est un duo avec Corneille qu'il a rencontré lors d'une tournée au Québec.
Biographical Information
Pascal Lokua Kanza
(At a Glance)
: male
Interests: Art, Music, Fashion, Sport
Place of Origin: Congo-Kinshasa
Pascal Lokua Kanza est né en avril 1958 à Bukavu dans la province du
Kivu à l'est de la République Démocratique du Congo, alors appelé
Zaïre. Il est l'aîné de huit enfants élevés entre un père de l'ethnie
mongo et une mère rwandaise et tutsie. En 1964, la famille s'installe à
Kinshasa dans un quartier confortable jusqu'au jour où le père de
Pascal, commandant de bord sur un navire, décède. Sa mère déménage
alors dans une zone beaucoup plus modeste de la ville. Pascal, en tant
qu'aîné, doit travailler pour subvenir aux besoins de la nombreuse
famille. Il quitte donc en partie l'école et outre quelques petits
emplois, commence également à chanter dans les églises. Il a huit ans
et son goût pour la musique se dessine clairement.
Adolescent, il se met à la guitare et entre dans
plusieurs ensembles de rumba. En grandissant, il se passionne pour les
musiques traditionnelles et intègre le conservatoire de musique de
Kinshasa. Son talent est récompensé lorsqu'à 22 ans en 1980, il entre
dans l'orchestre de la diva Abeti, superstar dans son pays.
L'expérience est instructive et permet à Pascal de rentrer de
plain-pied dans le vaste milieu musical africain. Avec Abeti dont la
notoriété dépasse les frontières de l'ex-Zaïre, Pascal voyage et
découvre le continent africain. C'est ainsi qu'il participe au Festival
panafricain de Libreville au Gabon en 80.
En 1981, Pascal s'installe à Abidjan en Côte d'Ivoire. Après avoir
été guitariste, il devient chanteur du Best Orchestra de l'hôtel Ivoire
d'Abidjan. Ces orchestres sont des formations typiquement africaines
souvent rattachées à un hôtel ou un restaurant. Leurs répertoires sont
le plus souvent constitués de reprises anglo-saxonnes, mais aussi de
titres africains célèbres. Pour Pascal, c'est une excellente école.
Mais son réel souhait est de venir travailler en Europe et en
particulier en France. Il franchit le pas en 1984.
Une de ses premières initiatives à son arrivée est de s'inscrire au
C.I.M, la plus grande école européenne de jazz et des musiques
actuelles. Il travaille également avec des musiciens antillais
Jean-Michel Cabrimol et son groupe la Mafia, ou encore Franky Vincent.
Mais ce sont surtout deux rencontres avec des grands de la musique
africaine qui le font entrer définitivement dans le très actif milieu
de la world music parisienne des années 80.