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Ali Ibrahim Touré

Mali

Ali Ibrahim Touré est né en 1939 dans le village de Kanau, au Mali. Son surnom de Farka vient du fait qu`il est le 10e enfant de ses parents et surtout le premier à avoir vécu au-delà de l`enfance.


Plus de utilisateur: miba
Creer: 5th May 2008
Modifier: 14th Jul 2008
Professional Information
Professional Areas:
Music
Working primarily in:
Mali

Description of Work:
Farka signifie "âne", symbole de la force et de la résistance physique. La famille d`Ali Farka Touré est noble et issue de l`ethnie Arma, elle-même issue des Songhaï. Ali était encore un bébé lorsque son père, militaire, perdit la vie en servant l`armée française pendant la guerre 39-40. Après la guerre, la famille s`installe à Niafounké à 200 km au sud de Tombouctou, village de quand même 20.000 habitants, où Ali Farka Touré vit encore aujourd`hui.

Ali ne va pas à l`école. Dans cette région essentiellement agricole, son éducation se déroule aux champs. Mais la musique, très présente au sein de la vie culturelle commune, ne laisse pas l`enfant indifférent. Cependant, dans cette famille, la musique n`est pas une tradition. Bien au contraire. Lorsque Ali montre donc quelque intérêt pour cet art, ses parents ne s`en réjouissent guère. Pourtant dès son enfance, Ali se passionne pour les instruments : le gurkel, petite guitare traditionnelle, le njarka, violon populaire, la flûte peul ou le luth ngoni à 4 cordes. Il se forme à la guitare avec son maître, Mamby Touré. La vraie révélation a lieu lorsqu`en 1956, le jeune Ali assiste au spectacle du Guinéen Fodeba Keita. Il sait alors que sa voie est indéniablement dans la musique. Pourtant à cette époque, Ali est chauffeur de taxi puis après un passage comme chauffeur en Guinée, c`est chez lui à Niafounké que l`administration le recrute pour la même fonction. Il travaille alors pour le dispensaire où un des infirmiers possède une guitare achetée à un magazine français de vente par correspondance. Ali peut lui emprunter contre quelques corvées. Mais que ne ferait-il pas pour jouer de son instrument favori ?

Outre la pratique des instruments (guitare, accordéon, percussions), Ali commence à composer sur des bases traditionnelles. De plus, sa rencontre avec l`écrivain malien Amadou Hampaté Bâ aiguise son goût pour l`écriture. Les deux hommes se lient d`amitié, et l`écrivain est séduit par la curiosité et la grande culture du jeune autodidacte (Ali Farka Touré n`a jamais été à l`école). A la fin des années 50, ce dernier suit Hampaté Bâ à travers le Mali un Nagra (magnétophone) à la main afin de recueillir nombre sources musicales du pays.


Biographical Information
Ali Ibrahim Touré
(At a Glance)
: male
Interests: Art, Music, Sport, Culture
Place of Origin: Mali
En 1960, le Mali se proclame indépendant. La nouvelle politique du pays voit l`essor des groupes officiels représentant chacun une région. C`est à cette époque qu`Ali Farka Touré commence à faire de la musique sa profession. Il devient même directeur de son groupe, la Troupe 117, avec laquelle il travaille sur un bateau-ambulance. Ensemble, ils tournent à travers les festivals et les concours du pays dans lesquels ils brillent assez souvent, en particulier au festival de Mopti qu`ils remportent avec succès.

C`est en avril 68, qu`Ali Farka Touré achète sa toute première guitare à Sofia en Bulgarie. Alors âgé de presque 30 ans, Ali effectue là son premier voyage hors d`Afrique à l`occasion du festival international des Arts. Mais cette même année, les troupes régionales sont dissoutes. Deux ans plus tard, le musicien intègre l`orchestre de Radio Mali tout en occupant un poste d`ingénieur du son qui lui permette de se familiariser avec les techniques de studio. Des années plus tard, il rendra hommage à cette station de radio dans un album portant son nom. Il restera à Radio Mali en tant qu`employé jusqu`en 1973, date à laquelle la formation sera dissoute par le gouvernement.

En cette fin des années 60, il découvre aussi la musique noire américaine en général et le blues en particulier. C`est une véritable révélation. Ali s`emballe tout spécialement pour John Lee Hooker dont il compare la musique au peuple Tamascheck du nord du Mali.

Après avoir exercé la musique en groupe pendant plus de dix ans, Ali Farka Touré se lance enfin dans une carrière solo. Il donne de nombreux concerts dans toute l`Afrique de l`Ouest et sa connaissance d`une dizaine de langues, lui permet d`aborder de nombreux styles traditionnels.

Il faut attendre 1976 pour qu`il sorte son premier disque, "Farka". Enregistré et produit dans les studios de Radio Mali, ce titre est un énorme succès pour cet artiste de 37 ans. Toujours très lié à Amadou Hampaté Bâ, ce dernier l`entraîne avec lui lors d`un voyage en France la même année. A cette époque, il vit un peu en France et sort plusieurs disques sur le label Sonodisc. Mais, Ali Farka Touré n`est guère tenté de s`installer en France et retourne au Mali où il est désormais une vedette très sollicitée.

Les années 80 se déroulent au rythme des concerts et de quelques enregistrements. Mais, sa carrière prend un tour différent lorsqu`en 1987, Ali Farka Touré entame sa toute première tournée européenne. En Angleterre, il joue même lors d`un festival au stade de Wembley devant un parterre de 18.000 personnes ! Dans la foulée, il s`envole pour le reste de l`Europe, pour les Etats-Unis et le Japon. L`Occident est alors en pleine vogue de la world music et le talent d`Ali Farka Touré trouve une énorme audience hors de l`Afrique, aussi bien auprès du public que des professionnels.

Ce succès international lui vaut un contrat sur le label World Circuit dont la première production se nomme "10 Songs From The Legendary (Songs from Mali)", suivi de très près de l`album "Ali Farka Touré". Le label se jette sur le répertoire incroyablement riche de l`artiste et à partir de cette époque, Sonodisc ressort de son côté les anciens 33 tours sur CD.

En dépit de cette réussite internationale, Ali Farka Touré passe plus de temps sur ses terres maliennes qu`en Occident. Une des raisons en est sa passion pour l`agriculture et son investissement personnel dans de larges projets agricoles en matière d`irrigation. Père de nombreux enfants, Ali possède 350 hectares de terres, essentiellement du riz, dans sa région d`origine, à Niafounke.

Cependant, il revient sur le devant de la scène world en 90 avec l`album "The River" et dès l`année suivante avec "The Source". Sur ce dernier album, il partage un duo avec le bluesman américain Taj Mahal.

Ali Farka Touré est désormais une des plus grandes vedettes de la musique africaine autant sur son continent qu`en Occident. Celui qui affirme en parlant du blues noir américain : "Moi, j`ai la racine et le tronc, eux ils n`ont que les feuilles et les branches", a l`occasion de jouer avec John Lee Hooker au cours de l`été 91. Leur duo, très symbolique, représente la longue route de la musique africaine au cours des siècles. Mais son plus gros succès sur la scène internationale correspond à la sortie de l`album "Talking Timbuktu" en 93, album qui tire son nom de la ville de Tombouctou, lieu mythique en Afrique. Eminemment teinté de blues, ce travail est le résultat d`un duo avec le guitariste américain Ry Cooder. Les critiques sont dithyrambiques et l`album, enregistré à Los Angeles, décroche le Grammy Award, suprême récompense de l`industrie musicale.

Outre quelques passages parisiens au New Morning en 91 ou au Passage du Nord Ouest en 92, Ali Farka Touré est présent sur de nombreuses scènes dans le monde comme à Dakar en avril 95 au théâtre de verdure Gilles Obringer (du nom d`un animateur de RFI décédé en 94) ou à Nantes en juillet 95 où on le voit défendre la culture malienne aux côtés de Salif Keïta.

C`est un hommage aux années passées au sein de Radio Mali qu`Ali Farka Touré rend à travers son album "Radio Mali" en 96. Entièrement chantés en songhaï, en peul ou en tamaschek, les 16 titres de l`album ne sont bercés que par la guitare (presque) solo du musicien. Les passerelles entre le blues américain et les sons du Sahel transparaissent très nettement dans cette production tout en finesse.

Mais dès 97, Ali déclare qu`il veut se retirer de la scène définitivement pour se consacrer à l`agriculture dans son village, à 200km de Tombouctou. L`information provient même du SYFIA (Système Francophone d`Information Agricole). Le projet de celui qui annonce : "Sur mes papiers, c`est écrit artiste, mais en réalité, je suis cultivateur", dépasse le cadre de l`agriculture puisque son but, est de donner du travail aux jeunes de sa région afin de lutter contre l`exode rural.

De plus, il s`investit aussi dans la production de jeunes artistes et crée un studio à Bamako du nom de Emi Cassette. On lui doit entre autres le "parrainage " de Rokia Traoré, prix "Découverte Afrique RFI" en 97.

Contrairement à ce qu`il avait annoncé, Ali Farka Touré réapparaît en juin 99 avec un nouvel album "Niafunké". Mais d`une certaine façon, il ne sort pas pour autant de ses terres qui sont au centre du disque. Toujours coloré de blues, le travail d`Ali évoque le travail de la terre, mais aussi l`apartheid, l`éducation ou la justice. Enregistré dans un studio mobile, cet album a pu être réalisé sur place. Ali Farka Touré hésite toujours entre la musique et le travail que lui procure sa propriété au Mali. Il donne quand même quelques concerts dont un au Festival d`Essaouira en juin 2000 et un autre au Festival de Jazz de la Villette à Paris en juillet de la même année. En août, il annonce à New York la fin de sa carrière musicale pour "laisser la place aux nouvelles générations" et redevenir définitivement un paysan sur ses terres de Niakunke.

En 2002, il apparaît coup sur coup dans deux longs métrages : "Ali Farka Touré - Le Miel n`est jamais bon dans une seule bouche", puis dans "Et je chanterai pour toi", dont le personnage principal est son compatriote guitariste Boubacar Traoré. Le blues malien et ses musiciens inspirent le cinéma, car c`est ensuite le réalisateur américain Martin Scorsese qui filme Ali Farka Touré dans "Du Mali au Mississippi" diffusé sur les écrans en 2004.

L`agriculteur ne peut toutefois s`empêcher de remonter de temps à autres sur scène : en 2003, il se produit au Festival au désert, au nord de Tombouctou, puis accepte une invitation à venir jouer à Bruxelles en janvier 2005, pour accompagner la sortie de "Red & Green", rééditions des deux albums "La Drogue" et "Sidi Gouro" sortis en 33 tours en 1984 et 1988.


Ali Farka Touré reste un des musiciens africains les plus appréciés à travers le monde, jouissant d`une formidable notoriété. (source abidjan.net)




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