Ismail Omar Guelleh
Djibouti
Ismail Omar Guelleh né en 1947, est un homme politique djiboutien, président de la république de Djibouti, élu en 1999.
Professional Information
Position:
Président de la République
Working primarily in:
Djibouti
Description of Work:
En 1974, la Corne de l’Afrique est en effervescence. En Éthiopie, le négus a été renversé et la Somalie revendique les territoires habités par les populations de langue somalie. Le pays, où le clivage entre Issas et Afars est attisé par des visées extérieures, est au bord de la guerre civile. Ismaël Omar Guelleh fait partie de la délégation djiboutienne qui, devant la montée des périls, cherche à négocier au plus vite avec la France. Dès la proclamation de l’indépendance, le 27 juin 1977, le nouveau président Aptidon en fait son chef de cabinet. Ismaël Omar Guelleh ne tarde pas à coiffer aussi les services de sécurité, s’attirant rapidement une réputation d’« homme fort », tout dévoué à son clan des Issas selon ses adversaires. Sa bonne connaissance des rouages du monde politique local, lié à un sens aigu de la diplomatie et de la communication font de lui l’interprète fidèle de la politique présidentielle. Son passé familial en fait pour la France un partenaire obligé. Djibouti abrite en effet une base militaire française de 4 000 hommes dont la mission de protection de la jeune république s’étend aussi à la surveillance de la région au nom du monde occidental. Ismaël Omar Guelleh saura tirer partie du désir des Occidentaux de faire de Djibouti une « oasis de paix et de stabilité », fusse au détriment de la démocratie intérieure.
Membre du parti présidentiel le Rassemblement pour le progrès (RPP) à sa création en 1979, il est élu président du comité central et de la commission culturelle en 1981. À la fin des années 1980, Djibouti n’échappe pas au vent de démocratisation qui touche le continent africain, d’autant plus qu’au sein de l’opposition multiforme au régime, un mouvement armé actif est apparu en pays afar, le Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie (FRUD). Pour Ismaël Omar Guelleh, qui participe aux pourparlers avec l’opposition pour introduire le multipartisme et la démocratie, la rébellion est « un complot fomenté par les socialistes français » (alors au pouvoir en France). Il parvient à diviser le FRUD, mais l’augmentation de l’armée nationale de 3 000 à 15 000 hommes met le pays dans une situation financière désastreuse, qui pousse Djibouti à faire appel au Fonds monétaire international (FMI). Le 9 avril 1999, Ismaël Omar Gelleh, qui a reçu l’investiture du RPP, est élu président de Djibouti avec plus de 74% des suffrages au cours d’une élection sans surprise pour succéder à Hassan Gouled Aptidon, octogénaire.
Le nouveau chef de l’État bénéficie d’un contexte international favorable, bien que l’opposition ne cesse de grandir face au clientélisme et au tribalisme dont elle accuse le pouvoir. Le 12 mai 2001, ses adversaires du FRUD sont contraints de signer des accords de paix. Les attentats du 11 septembre 2001 perpétrés contre les États-Unis entraînent l’ouverture à Djibouti en 2002 d’une base américaine forte de 1 800 hommes, à côté de celle de l’armée française.
Biographical Information
Ismail Omar Guelleh
(At a Glance)
Date of Birth: Nov/27/1947
: male
Interests: Politique, Art, Sport
Place of Origin: Djibouti
Né à Dire Dawa, ville principale de la
province du Harrar en Éthiopie, Ismaël Omar Guelleh est issu d’une
famille appartenant au clan des Mamassans, une des composantes de la
tribu somali des Issas. Son grand-père, Guelleh Batal, fut l’un des
cosignataires du traité plaçant Djibouti sous la dépendance de la
France au début du xixe siècle.
En reconnaissance, il obtint le poste de recruteur pour le compte de la
Compagnie du chemin de fer franco-éthiopien (CFE) qui construisait la
ligne reliant Djibouti à Addis-Abeba. Son père, Omar Guelleh, fut un
des premiers instituteurs du territoire constituant alors la Côte
française des Somalis. Il suivit ensuite la tradition familiale et
entra au service du CFE.
À Diré Dawa, chef-lieu du Harrar et gare
importante d’Éthiopie où son père était en poste, Omar Guelleh suit
l’enseignement traditionnel à l’école coranique, puis à l’école
française Charles-de-Foucault à Djibouti. En 1964 (il a alors dix-huit
ans), il entre dans la police. Il en est expulsé en 1974 pour son
militantisme en faveur de l’indépendance de son pays, rebaptisé
Territoire français des Afars et des Issas en 1967, pour tenir compte
des deux composantes de la population. Il rejoint peu après la Ligue
populaire africaine pour l’indépendance (LPAI), un des principaux
partis de l’opposition qui regroupe surtout des militants issas, et
dont le leader est son oncle Hassan Gouled Aptidon.