Rachid Benzine
France
Rachid Benzine, né en 1971 à Kénitra au Maroc est un théologien musulman et islamologue spécialisé en herméneutique coranique contemporaine.
Professional Information
Professional Areas:
Education
Working primarily in:
France
Description of Work:
Depuis la parution des Nouveaux Penseurs, Rachid le sillonne fréquemment, donne des cours d’analyse du Coran à la Haute École de management de Marrakech, multiplie les conférences à Casa ou à Tanger et publie une chronique régulière dans le quotidien d’information Aujourd’hui le Maroc. C’est, explique-t-il, qu’il a « besoin de retrouver des gens qui [lui] ressemblent, qui partagent la même langue. Or une langue véhicule un imaginaire, une manière de vivre, un mode de représentation ».
L’arabe et sa « douce psalmodie » lui furent légués en héritage. Tout comme sa foi. Mais de cela, pas un mot. Benzine n’en parle jamais. Tout juste confie-t-il avoir vu le jour « dans un univers où Dieu était partout nommé ». On l’aura compris : l’islamologue ne s’est pas fait en un jour.
Ses premiers enseignements religieux, il les reçoit de la bouche même de son père, fondateur à Kénitra d’une jamaa, une petite école coranique où il enseignait aux siens et à d’autres enfants issus de milieux défavorisés. De ce père très pieux, il salue, non sans émotion, « l’exemplarité » et le sens du sacrifice.
Au lendemain de la parution de son premier livre, il devient directeur de la collection « L’islam des Lumières » chez Albin Michel. On lui doit la publication en France d’auteurs tels que l’historien tunisien Abdelmajid Charfi, le théologien sud-africain Farid Esack ou la Tunisienne Olfa Youssef, éminente représentante, au côté de Benzine, justement, de cette nouvelle génération de chercheurs « réformistes » - un mot qu’il n’apprécie guère.
Actuellement, il met la dernière main à Hypothèses pour une lecture du Coran, titre - provisoire - de son prochain ouvrage, dont la sortie est prévue en 2009. En attendant, il continue de donner des cours et multiplie les interventions dans les médias. En France comme au Maroc.
Rachid Benzine a été un champion de boxe thaï.
Biographical Information
Rachid Benzine
(At a Glance)
: male
Interests: Art, Religion, Sport
Place of Origin: Morocco
Débarqué à Trappes, celui-ci est contraint de renoncer à sa vocation
de lettré. Pour faire vivre sa famille, il devient ouvrier du bâtiment.
Le jeune Rachid passera les sept premières années ?de sa vie à Kénitra
avant de le rejoindre, avec sa mère et ses huit frères et sœurs.
L’adaptation se fait sans encombre. Benzine est bon élève et, très
vite, s’engage dans le mouvement associatif. À 14 ans, il participe à
la création d’Issue de secours, une association qui se consacre au
soutien scolaire et à l’organisation d’activités culturelles. Là, son
chemin croise celui de Jean-Michel Degorce, dit « Bunny ». Ce prêtre du
diocèse de Versailles sera « le premier adulte à [lui] faire confiance
». Une rencontre qui va tout déclencher. « J’ai pu me rendre compte
que, contrairement aux musulmans, les chrétiens ont le souci des autres
avant celui de la prière. »
Trois ans après, nouveau déclic. À 17 ans, Rachid Benzine découvre
les travaux du théologien et psychanalyste allemand Eugen Drewermann,
qui s’efforce de réconcilier la doctrine de l’Église avec les sciences
humaines. Le jeune homme est séduit. Pour lui, le dialogue sera
interreligieux ou ne sera pas. Resté fidèle à cet engagement, il fait
la rencontre, une décennie plus tard, de Christian Delorme, prêtre du
diocèse de Lyon avec qui il écrira son premier livre : Nous avons tant
de choses à nous dire (Albin Michel, 1998).
Entre-temps, Benzine, qui rêve de mener à bien les ambitions
contrariées de son père, s’est tourné vers l’enseignement. Un DEA
d’économie, un autre de sciences politiques, et le voilà professeur de
lycée, puis à l’université de Paris X-Nanterre. Mais la découverte des
exégètes chrétiens, la lecture de leurs alter ego musulmans et une
thèse à l’université Lyon-II consacrée à « l’herméneutique coranique »
le ramènent bientôt sur les voies de Dieu. « Un hasard transformé en un
destin par un choix continu », explique-t-il, empruntant la citation à
Paul Ricœur, l’un de ses maîtres à penser. La boucle est bouclée.