Music France
Description of Work:
En 1992, MC Solaar présente Ménélik à un de ses amis, le DJ Jimmy Jay. Ce dernier, qui est en train de produire une compilation de remixes hip hop, s'intéresse à une composition du jeune rappeur. Ainsi, le titre "Un petit rien de jazz" paraît sur la compilation "Les Cool Sessions de Jimmy Jay" en 93. Cette participation fait un peu connaître Ménélik qui reçoit assez vite quelques propositions de collaboration. C'est d'abord en 1994, avec le groupe anglais de Brighton, RPM (Revolution per minute), que Ménélik écrit le morceau "Sorti des ombres". Puis la même année, il travaille avec les japonais du groupe Silent Poets sur le titre "Words and silence", et DJ Katemura pour "Child's View". Mais, c'est surtout avec "Quelle aventure", titre disco-rap, tube de l'été 95, sorti en collaboration avec les Allemands de No Sé, que Ménélik se fait un nom auprès du grand public. Toutes les conditions sont alors réunies pour travailler sur un album solo. Spécialisé dans les textes, il confie l'écriture des musiques outre à l'excellent Jimmy Jay, mais aussi au Dj des Sages Poètes de la Rue, Logistik, et au programmateur de Soon E MC, Seeq. Au printemps 95, Menelik est invité sur la tournée géante de MC Solaar, tête de proue du rap français. Puis en juillet, sort l'album "Phenomenelik", qui privilégie un hip hop lent, bercé par des sons fluides, piano et cuivres. S'ensuit une tournée à travers l'Europe, le Canada, le Japon, et l'Afrique. Ménélik clôt sa tournée par un passage triomphal à l'Elysée Montmartre à Paris en novembre, entouré de deux autres groupes originaires de Bobigny, la Cliqua et la Tribu. En 1996, Ménélik obtient la Victoire de la musique de la révélation masculine de l'année. Puis en avril, il signe sur le label Small, filiale de Sony Music. La fin de l'année est consacrée à l'écriture d'un nouvel album, qu'il enregistre à Paris, et mixe au studio Morin Heights, près de Montréal. En janvier 97, Ménélik crée sa propre structure de production afin de lancer de jeunes artistes. Puis au printemps, il participe à deux initiatives, à commencer par une participation à la bande originale du film de Jean-François Richet, "Ma 6T va crack-er". En avril, il enregistre avec 15 autres artistes de la scène hip hop française (Assassin, Fabe, Akhenaton de IAM,…), un titre au profit de l'association MIB (Mouvement de l'immigration et des banlieues), "11 mn 30 contre les lois racistes". Le 17 juin 97, sort le nouvel album de Ménélik, "Je me souviens", précédé par le simple "Faut se lâcher". Plus travaillé et plus mature que le premier, ce disque se distingue entre autres de la production rap nationale par une reprise d'un titre de Claude Nougaro, "A bout de souffle". Ce titre de 1965, a été repéré par Ménélik parce qu'il évoque une course-poursuite avec la police bien avant les problèmes de banlieue des années 80 et 90. L'autre réussite du disque est le titre "Bye Bye" dont le single se vend à 700.000 exemplaires. Retour du jeune rappeur en 2000 avec un album toujours assez consensuel mais cette fois, une indéniable maturité se fait entendre dans les textes. L'album "OQP" est ancré dans une réalité moins légère que dans ses précédents disques même si on est encore loin d'un rap revendicatif et agressif. Il fait aussi quelques reprises inattendues comme "Tu t'laisses aller " d'Aznavour ou d'un vieux titre du groupe australien Men at Work. Mais sa carrière prometteuse connaît quelques ratés et Ménélik se retrouve sans maisons de disques. C'est un label de La Rochelle, Cristal Records, qui lui permet d'enregistrer un nouveau CD "E-Pop Attitude" qui paraît le 16 octobre 2001. Mais la sortie reste pour le moins confidentielle. Ménélik fait partie de ce courant de rappeurs français qui, dans un style moins spectaculaire que Suprême NTM ou Assassin, aborde tout de même les grands thèmes évoqués dans le rap : le racisme, la violence, les banlieues, la police, la drogue et le sexe. Mais ils y ajoutent une dimension plus mélodique et plus sereine.
Albert Tjamag immigre avec sa famille en France en 1979.

Plutôt bon élève, Albert alias Ménélik, du nom d'un roi éthiopien, s'inscrit à l'université après son baccalauréat. Il en ressortira avec une licence de droit. En 1990, il rencontre sur les bancs d'un cours de sociologie, Claude M'barali, futur Mc Solaar, et se lie d'amitié avec lui par le biais de leur passion commune du rap et du hip hop.