Né à Moba le 27 novembre 1939, Laurent Désiré Kabila est originaire du Nord-Katanga, de l'ethnie Luba.Il fut président de la république démocratique du Congo de mai 1997 jusqu’à son assassinat en janvier 2001.
En octobre 1996, dans l’est du Zaïre, les membres de la minorité tutsi du Congo, connus sous le nom de Banyamulenge, se rebellent contre les projets d’extension des cultures aux dépens de leurs pâturages. Kabila réalise l’union entre ces rebelles et des opposants au régime du maréchal Mobutu, au pouvoir depuis 1965, et devient le leader de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL). Il bénéficie du soutien de l’Ouganda, du Rwanda, de l’Angola, du Burundi et de la Zambie. La confiance que Kabila peut avoir dans le président ougandais Museveni et le dirigeant rwandais Paul Kagame est alors déterminante. Après la capture de Kisangani grâce aux troupes angolaises, la marche de Kabila sur Kinshasa, la capitale, et l’éviction de Mobutu en mai 1997 sont saluées par des explosions de joie. Rejetant le nom de « Zaïre », il renomme le pays République Démocratique du Congo, nom qu’il portait à l’époque de Lumumba, et se proclame président.
Mais la popularité de Kabila s’évanouit rapidement. Les opposants menés par Étienne Tshisekedi, qui a longtemps lutté contre Mobutu, l’accusent de n’être qu’un pantin dirigé par le Rwanda et l’Ouganda. Kabila refuse de nommer Tshisekedi Premier ministre et promet la tenue d’un référendum constitutionnel au plus tard en décembre 1998 et celle d’élections en avril 1999. Il est, de plus, accusé de faire obstruction aux enquêtes diligentées par les Nations unies sur les massacres de près de 200 000 Hutu dont sont soupçonnées les troupes de l’AFDL dominées par les Tutsi. En août 1998, Kabila demande à ses alliés rwandais et ougandais de repartir. Ils refusent et s'allient avec des opposants à Kabila et d'anciens alliés de Mobutu, puis s'emparent de la province du Kivu avec l'aide des Rwandais et des Ougandais, et menacent Kinshasa. Kabila fait alors jouer ses amitiés révolutionnaires auprès des chefs d'États d'Angola, de Namibie et du Zimbabwe, trois pays qui ont des intérêts politiques et économiques dans la région.
En janvier 2001, Kabila est assassiné à Kinshasa dans des circonstances mal élucidées. Au lendemain de ses obsèques, son fils, Joseph Kabila, est investi président de la République par le Parlement provisoire réuni en session extraordinaire.