Mamadou Tandja
Niger
Mamadou Tandja (1938-) est un homme politique nigérien, président du Niger depuis son élection le 24 novembre 1999, réélu en novembre 2004. Tandja Mamadou est un ancien colonel de l'armée nigérienne.
Professional Information
Professional Areas:
Occupations
Position:
President de la République
Working primarily in:
Niger
Description of Work:
Militaire à l’ancienne, Mamadou Tandja a
mené parallèlement une longue carrière d’administrateur au service des
pouvoirs forts qui se sont succédé à la tête du Niger, le plus souvent
en dehors de tout processus démocratique.
Né à Maïné Soroa, un gros village sur la
frontière avec le Nigeria dans le département de Diffa, à l’extrême
sud-est du Niger, Mamadou Tandja s’engage dans l’armée à dix-huit ans.
Il fait sa formation militaire (1955-1963) à Kati, près de Bamako au
Mali, puis à Madagascar, dans des territoires qui accèdent à
l’indépendance, aux côtés de condisciples soucieux de jouer un rôle
dans leurs jeunes nations respectives. Il fait ensuite l’école des
officiers de Bouaké (Côte-d’Ivoire) pour en sortir sous-lieutenant en
1969 (il atteint le grade de lieutenant-colonel en 1987).
Son entrée dans la politique remonte à 1974 quand il participe au renversement du père de l’indépendance Hamani Diori (au pouvoir depuis 1960) par l’austère colonel Seyni Kountché.
L’objectif proclamé des putschistes est la lutte contre la corruption
et le laxisme administratif. Comme préfet de Maradi (1976), puis
ministre de l’Intérieur de 1979 à 1981 et de nouveau préfet de Tahoua,
il participe à la mise au pas militaire de la société civile. Mamadou
Tandja se range résolument aux côtés du chef de l’État lorsque ce
dernier fait l’objet de plusieurs tentatives de putschs.
Après
le décès de Seyni Kountché en 1987, et la nomination par l’armée du
colonel Ali Saïbou comme président du Conseil militaire suprême et chef
de l’État, Mamadou Tandja est affecté au poste clé d’ambassadeur au
Nigeria (juin 1988-mars 1990). Après les émeutes étudiantes de
février 1990, Ali Saïbou le rappelle pour lui confier le ministère de
l’Intérieur et désamorcer la crise. La violente répression d’une
manifestation des Touareg à Tchin Tabaraden (63 morts), en mai 1990, restera une tache dans un parcours politique presque sans faute.
Biographical Information
Mamadou Tandja
(At a Glance)
Interests: Politique, Art, Sport
Place of Origin: Niger
L’année suivante, en 1991, alors que la
démocratisation touche plusieurs pays francophones de la région,
Mamadou Tandja quitte l’Intérieur pour se consacrer à la politique en
présidant le Mouvement national pour la société en
développement (MNSD), l’ancien parti unique qui vient de faire peau
neuve pour préparer le passage au multipartisme. Il se présente à
l’élection présidentielle de 1993. Arrivé en tête au premier tour, il
est battu au second par un civil, Mahamane Ousmane, qui a conclu un
accord avec les syndicats. Convaincu que le vote est entaché de fraude,
il refuse cependant l’aventurisme et exhorte ses partisans à accepter
le verdict des urnes. La crise économique et la relance de la rébellion
touareg ont raison du nouveau pouvoir qui perd les élections
législatives de 1995. L’armée intervient de nouveau dans la politique
avec le coup d’État du colonel Baré Maïnassara en 1996. Après
l’assassinat de celui-ci en avril 1999 par sa garde personnelle, le
chef de la junte Daouda Mallam Wanké fait procéder à des élections
démocratiques qui portent Mamadou Tandja au pouvoir en décembre 1999.
Mamadou Tandja est d’origine kanouri, une
population des bords du lac Tchad. Cet élément n’est pas sans
importance dans un pays où les chefs d’État ont souvent été des Djerma
de la vallée du Niger, dans l’ouest du pays. Ce rééquilibrage régional
joue en sa faveur pour diriger ce pays aux pôles excentrés : le pouvoir
politique et les services sont à Niamey, à l’ouest, tandis que les
forces économiques se trouvent dans la région de Zinder à l’est et tout
le long de la frontière nigériane, tandis que le nord présente de
grandes zones de nomadisme (avec les Peul et les Touareg). Mamadou
Tandja s’emploie à redresser l’économie et à restaurer la confiance de
la société civile en mettant de l’ordre dans l’armée (une tentative de
putsch est déjouée en 2002). Lors de l’élection présidentielle de 2004,
il arrive en tête au premier tour avec 40,67 p. 100 des suffrages
contre 24,67 p. 100 pour Mahamadou Issoufou, du Parti nigérien pour la
démocratie et le socialisme (PNDS). Il est réélu au second tour
(décembre 2004) avec 65,50 p. 100 des suffrages, après avoir réussi à
rallier les candidats éliminés au premier tour. L’instauration d’une
TVA sur les produits de première nécessité au lendemain de sa
réélection fragilise sa position. En 2005, sa gestion de la grave crise
alimentaire causée par une invasion de criquets pèlerins entraîne de
vives critiques de la part des organisations d’aide internationale.