Abdoulaye Traoré
Cote d'Ivoire
Abdoulaye Traoré alias « Ben Badi » est né le 4 mars 1967 à Abidjan. Au premier abord, il n'a rien d'un athlète.
Professional Information
Professional Areas:
Sport
Working primarily in:
Cote d'Ivoire
Description of Work:
Abdoulaye Traoré a grandi dans le quartier populaire d'Adjamé, plus précisément à
Dallas. Il apprend à maîtriser le cuir dans la rue et les terrains
vagues en compagnie de son copain Jean Lorougnon Soro, fait l'école
buissonnière. Son père, qui élève onze enfants, se fâche et l'« exile »
à Katiola, à 400 km de la capitale. Peine perdue. L'élève dissipé
revient à Abidjan.
Un jour, alors qu'il tape dans la balle sur la pelouse du stade
Champroux à Marcory, deux entraîneurs du Stella Club, Richard Gnon et
Nemlin Ayé, le remarquent et le sollicitent. Le papa donne son accord.
Il signe sa première licence de joueur en 1979, réussit l'examen de
passage avec les cadets. En 1982, Abdou est en équipe nationale des
juniors, mais n'est pas du voyage au Mexique, pour le Championnat du
monde. À 16 ans, il fait des débuts fracassants au poste de numéro 10,
avec l'équipe fanion des Magnans d'Adjamé et remporte son premier titre
de champion de Côte d'Ivoire. La saison 1983-1984 à peine bouclée,
voilà le surdoué qui accepte l'offre de l'Asec. Le Stella met son veto.
Abdou est suspendu par la fédération. Le ministre de tutelle, Laurent
Dona Fologo, intervient et valide le transfert chez les Mimos, qui ne
profitent que quelques mois de leur recrue.
Biographical Information
Abdoulaye Traoré
(At a Glance)
Interests: Sport, Fashion, Music, Art
Place of Origin: Cote d'Ivoire
Juillet 1985, Ben Badi, en stage avec la sélection nationale (les
Éléphants) à Yamoussoukro, s'échappe vers la France grâce à l'aide d'un
agent de joueurs franco-portugais, Manuel Garcia. Une cavale de cinq
ans qui l'amène au FC Metz (où il est barré par le Sénégalais Jules
Bocandé), au Sporting de Braga (Portugal), Metz de nouveau puis Sète
(où il retrouve ses compatriotes Oumar Ben Salah et Gadji Celli),
Toulon (où il a pour coéquipiers les Camerounais Joseph-Antoine Bell et
Cyril Makanaky, le Sénégalais Roger Mendy et l'Ivoirien Laurent Zahui)
et Avignon. À cinq reprises, il tente l'aventure professionnelle. En
vain. Inaptitude à la vie exigeante des pros, incompatibilité d'humeur
avec les entraîneurs ou les dirigeants, aléas du règlement. « J'ai
manqué, explique-t-il, d'encadrement sérieux. »
Au moment de rompre avec Avignon, Abdou reçoit une offre du Widad
de Casablanca et une seconde des États-Unis. Il choisit de répondre à
un appel de Me Roger Ouégnin, le président de l'Asec, et rentre à
Abidjan. Il retrouve la joie de jouer et de marquer, et enthousiasme
les fans des Mimos. Il gagne six titres de champion et une Coupe de
l'Ufoa avec le club jaune et noir. Avec les Éléphants, il ne cesse
d'engranger les buts, boucle cinq participations à la Coupe d'Afrique
des nations (1986-1994) et fait partie de la sélection couronnée
championne d'Afrique, en 1992, à Dakar. Le président Félix
Houphouët-Boigny le décore et lui offre une villa. En 1995, il convole
en justes noces avec la charmante Rita. De leur union naîtront trois
enfants. La même année, il dispute et perd avec l'Asec la finale de la
Coupe d'Afrique des clubs face aux Orlando Pirates d'Afrique du Sud.
Un échec qui met fin à ses amours avec les Mimos. Ben Badi s'envole
vers l'Arabie saoudite. Il échoue à Al-Ourouba, un club divisionnaire.
L'exil dure deux ans. Et c'est la retraite. Prématurée mais
irrémédiable. « Symphonie inachevée pour un artiste capricieux », titre
un magazine local. « La chance, reconnaît l'intéressé, ne m'a pas
servi. Je me suis contenté de peu. Je n'ai pas su aller jusqu'au bout
de mes moyens. Ma carrière a été un demi-échec. Mais je ne pleurniche
pas. J'ai donné beaucoup de joie aux Ivoiriens et j'en suis fier. »
Ben Badi se réinstalle à Abidjan, où il ouvre un magasin
d'articles de sport. Il rêve de créer une fondation au service des
footballeurs. Mais les événements que connaît son pays depuis septembre
2002 freinent la réalisation du projet. À 38 ans, Abdou n'hésite pas à
rechausser les crampons pour des matchs d'exhibition qui lui permettent
de retrouver ses compagnons de route comme Gadji Celli et Youssouf
Fofana. Il aimerait s'occuper des jeunes et leur transmettre l'amour du
beau geste et de la virtuosité technique. Abdou ne tait pas son
admiration pour Jean-Marc Guillou, le « père » des célèbres
Académiciens. Tous « ses » enfants sont titulaires dans des grands
clubs européens. Avec les Éléphants, ils se qualifieront pour la Coupe
du monde. Lui rêve de réunir ses amis d'hier pour fêter la fin de sa
carrière juste avant le Mondial... 2006, qui se tiendra en Allemagne. (source jeuneafrique)