Hubert Maga
Benin
Hubert Maga né le 10 août 1916 à Parakou et mort le 8 mai 2000 à Cotonou fut un homme politique du Bénin et président de 1960 à 1963 et de 1970 à 1972.
Professional Information
Professional Areas:
Government
Working primarily in:
Benin
Description of Work:
Hubert Maga est né à Parakou, au
Dahomey. D'origine modeste, il fait ses études à l'école primaire de
Parakou puis à l'école primaire supérieure Victor Ballot de Porto-Novo
; jeune élève doué, il rejoint ensuite le Sénégal, pour suivre les
cours de l'Ecole Normale William Ponty de Gorée. Instituteur pendant
quelques années, Hubert Maga devient ensuite directeur d'école à
Natitingou, puis inspecteur de l'enseignement primaire.
Formé
à l'école du scoutisme, Hubert Maga s'engage au lendemain de la guerre
dans l'action syndicale, au sein du Syndicat des instituteurs du
Dahomey. Simultanément, il livre ses premiers combats politiques : élu
en 1945 conseiller général du Dahomey (région de l'Atacora), il devient
en 1947 membre du Grand conseil de l'AOF.
Hubert
Maga se présente aux élections législatives du 17 juin 1951dans la
circonscription du Dahomey à la tête d'une liste "Groupe ethnique
Nord-Dahomey". En présentant sa liste, il affirme sa volonté de rester
en dehors des combinaisons politiques locales et nationales : "Tous,
vous connaissez nos intentions : défendre les intérêts des populations
du Nord et Sud-Dahomey, sans aucune prétention politique, ni de
division territoriale. Dans la mesure du possible, nous vous promettons
de rechercher au sein de cette Assemblée, de concert avec l'expérience
des devanciers, les moyens matériels, culturels et moraux susceptibles
d'apporter toute amélioration indispensable à l'essor économique et de
mise en valeur de ces régions. C'est ce qui explique notre position
indépendante sans étiquette politique". Avec 49 329 voix sur 115 333
suffrages exprimés, la liste de Hubert Maga emporte l'un des deux
sièges à pourvoir ; l'autre élu est le député sortant Sourou Apity.
Biographical Information
Hubert Maga
(At a Glance)
Interests: Politique, Sport, Art
Place of Origin: Benin
A l'Assemblée, Hubert Maga siège au sein du groupe des Indépendants d'outre-mer. Il est nommé membre de la Commission des finances, dont il est aussi secrétaire, de la Commission de l'éducation nationale, et de la Commission des immunités parlementaires. Son activité parlementaire consiste, pour l'essentiel, une proposition de loi, déposée le 13 mai 1954, relative à l'élection des conseillers de la République dans les territoires d'outre-mer et les territoires sous tutelle.
Au cours de la législature, Hubert Maga approuve le projet de loi instituant la CECA (13 décembre 1951) ; il vote pour l'investiture d'Antoine Pinay à la présidence du Conseil (6 mars 1952), puis pour celle de Joseph Laniel (26 juin 1953), et soutient la motion de Yvon Delbos tendant à investir Pierre Mendès France, président du Conseil désigné (17 juin 1954). Il est enfin de ceux qui, le 30 août 1954, soutiennent le projet de Communauté européenne de défense (CED)
Hubert Maga se porte candidat au renouvellement de son mandat lors des élections législatives du 2 janvier 1956. Il conduit la liste de la formation politique dont il est le leader, le Mouvement démocratique dahoméen, qui défend l'idée d'un "fédéralisme actif au sein de l'Union française". Hubert Maga améliore légèrement son score par rapport aux précédentes élections, avec 60 601 voix sur 179 119 suffrages exprimés, contre 64 344 pour le leader du Parti républicain du Dahomey, Sourou Apithy. Cette année-là, il quitte le Grand conseil de l'AOF.
Hubert Maga est nommé membre de la Commission de l'éducation nationale, de la Commission de la justice et de la législation ; il est nommé secrétaire de l'Assemblée le 25 janvier 1956. Il intervient à la tribune de l'Assemblée le 5 juin 1956 pour commenter la politique coloniale du gouvernement. Hubert Maga approuve globalement l'action du cabinet Mollet au Maroc et en Tunisie, tout en marquant quelques réserves : "Nous sommes inquiets devant la position qui semble être la vôtre au regard de l'évolution des territoires d'outre-mer. Vous paraissez en effet considérer la loi-cadre comme le seul cadeau à faire à ces territoires. Nous affirmons que si une décentralisation administrative est nécessaire, elle est nettement insuffisante".
Le député du Dahomey se montre plus critique vis-à-vis de la politique algérienne du gouvernement : "Il ne nous est pas possible de vous suivre dans une action qui subordonne la négociation politique à la paix en Algérie et qui risquerait de compromettre en définitive notre chance réelle de pacification, celle des esprits et des cœurs, et l'avènement de l'amitié franco-musulmane".
Lorsque Félix Gaillard est appelé à la présidence du Conseil, en novembre 1957, il confie à Hubert Maga le sous-secrétariat d'Etat au travail ; Hubert Maga conserve ces fonctions jusqu'à la fin du cabinet Gaillard, le 15 avril 1958.
A l'occasion des principaux votes de la législature, Hubert Maga se prononce pour l'investiture de Guy Mollet (31 janvier 1956), choisit de ne pas prendre part au vote le jour du vote de la question de confiance sur la politique algérienne du gouvernement (12 mars 1956), soutient le projet de loi portant ratification des traités instituant la CEE et l'Euratom (9 juillet 1957), l'investiture de Félix Gaillard (12 novembre), ainsi que le projet de loi relatif aux pouvoirs spéciaux en Algérie (12 novembre). Il vote la confiance sur le programme et la politique de Pierre Pflimlin (13 mai 1958), et apporte, le 1er juin, son soutien à Charles de Gaulle ; il vote en outre en faveur du projet de loi relatif aux pleins pouvoirs, le 2 juin.
Elu sénateur de la Communauté française en 1958, Hubert Maga se consacre surtout à ses activités politiques au Dahomey : il y devient successivement ministre du travail en 1958, Premier ministre en 1959 et Président de la République en 1960. C'est donc à lui que revient la charge de diriger le pays lorsque celui-ci accède à l'indépendance, le 1er août 1960. En décembre suivant se tiennent les premières élections législatives de l'indépendance ; elles voient la victoire du Parti dahoméen de l'unité, né de la fusion entre le Rassemblement démocratique dahoméen de Hubert Maga et le Parti nationaliste du Dahomey de Sourou Apithy.
Hubert Maga est destitué à la suite des grèves et des manifestations d'octobre 1963 ; le colonel Christophe Soglo s'empare alors du pouvoir. Hubert Maga se réfugie en Côte d'Ivoire, mais continue, depuis Abidjan, à intervenir dans la vie politique du Dahomey. C'est d'ailleurs vers lui que le peuple se tourne, en mai 1970, pour mettre un terme à la crise institutionnelle qui secoue le pays : Hubert Maga inaugure un système de présidence tournante (Conseil présidentiel), avec mandat bi-annuel, mais ce fragile édifice institutionnel est mis à bas dès mai 1972, avec le coup d'Etat mené par Mathieu Kérékou. Sous l'égide de ce dernier, le Dahomey, qui devient en novembre 1975 le Bénin, s'engage dans la voie sans issue du marxisme-léninisme.
Hubert Maga se retire alors de la vie politique. Il décède le 8 mai 2000 à Cotonou.