Pieter Willem Botha né le 12 janvier 1916 dans l'État libre d'Orange et mort le 31 octobre 2006 à son domicile de Wilderness dans le Cap-Occidental, était un homme politique d'Afrique du Sud.
Pieter Botha, fils d'un agriculteur de l'Etat libre d'Orange, abandonne ses études universitaires en 1935 pour travailler à l'organisation du Parti national. Durant la Seconde guerre mondiale, il rejoint la Ossewabrandwag, une organisation favorable aux nazis.
En 1948, Pieter Botha est élu au Parlement, l'année de l'arrivée au pouvoir du Parti national, qui commence à élaborer la législation de l'apartheid. Entré au gouvernement en 1961, il est nommé ministre de la Défense en 1966 puis Premier ministre en 1978 avant d'être élu président en 1984.
Victime d'une attaque en janvier 1989, Botha démissionne de la tête du parti National où lui succède De Klerk, alors ministre de l'Education. Mais il reste à la présidence et organise une rencontre secrète avec Mandela, dénoncée par ses critiques comme une tentative pour démontrer sa supériorité sur De Klerk.
"J'étais très nerveux de voir M. Botha", a raconté Mandela dans ses mémoires. "Il me semblait l'incarnation de l'Afrikaner à l'ancienne, raide et entêté, qui ne parlait pas avec les responsables noirs mais leur donnait des ordres. Je me suis promis que s'il se comportait sur ce ton autoritaire avec moi, je devrais l'informer que je trouvais ce type de comportement inacceptable".
Mais lors de cette rencontre, P. W. Botha se montre affable, courtois et respectueux, "désarmant complètement" Mandela, jusqu'à ce que ce dernier lui demande la libération de tous les prisonniers politiques, y compris lui-même, sans condition. "Ce fut le seul moment de tension de la rencontre et M. Botha m'a dit qu'il craignait de ne pas pouvoir faire ça".
Un mois plus tard, Botha provoque et perd, un affrontement politique avec Frederik de Clerk. Il est contraint de démissionner.
En 1997, il refusera de se présenter devant la Commission vérité et réconciliation présidée par l'archevêque Desmond Tutu, dénonçant un "cirque". Reconnu coupable d'outrage à la cour pour avoir refusé de témoigner sur son rôle en tant que président du redouté Conseil de sécurité sud-africain, il est condamné à un an de prison avec sursis, mais avait gagné en appel sur un point de procédure.
Dans son rapport final en 1998, la commission conclut que Botha a donné l'ordre de l'attentat à la bombe contre un immeuble de Johannesburg abritant un groupe anti-apartheid et est directement responsable de l'attentat perpétré en 1987 contre les locaux du Congrès national africain (ANC) à Londres.