Fily Dabo Sissoko était un écrivain et homme politique malien, né le 15 mai 1900 à Horokoto (Soudan français, actuel Mali, prés de Bafoulabé) et décédé le 30 juin 1964 dans un bagne à Kidal.
De l’ethnie malinké, il fait ses études primaire à Bafoulabé, puis s’inscrit à l’École Normale d’Instituteurs de Gorée. Il enseigne à l’école régionale de Bafoulabé avant de devenir en 1933 chef de canton de Niambia, succédant à son père. Il participe aux activités liées au Front Populaire à la résistance.
En 1945, il est élu député à l’Assemblée constituante française ainsi qu’en 1946, puis à l’Assemblée Nationale Française en 1946, 1951 et 1956. Il devient sous-secrétaire d'État à l’Industrie et au Commerce du Gouvernement Robert Shuman (du 5 au 11 novembre 1948).
Fily Dabo Sissokho est à la tête du Parti Soudanais Progréssiste (PSP), parti politique conservateur, ayant le soutien des chefs traditionnels et des colonisateurs. En 1957, lors des élections cantonales, le PSP est battu pour l’Union Soudanaise-Rassemblement Démocratique Africain (US/RDA) de Modibo Keita. Alors que les partis fusionnent en 1959, Fily Dabo Sissoko s’oppose à l’option socialiste prônée par Modibo Keïta. Celui-ci, devenu président du mali indépendant, le fait prisonnier en 1962 parce qu’il s’oppose à la création du franc malien. Condamné à mort pour tentative de déstabilisation de l’état, sa peine est commuée en prison à perpétuité. Il purge sa peine dans un bagne prés de Kidal où il meurt dans des conditions mystérieuses en 1964.
Parallèlement à sa carrière politique, il est écrivain et publie de nombreux poèmes, des nouvelles et des essais, s’attachant à la défense de l’identité culturelle malienne. Il participe à la réhabilitation de la tradition orale. Il était membre de la franc-maçonnerie.