Pierre Louis Agondjo Okawe
Gabon
Maître Pierre-Louis Agondjo Okawé, grande figure de la vie politique gabonaise, est né en 1937 et décedé le 27 Aout 2005 à Libreville suite d'une pneumopathie.
Professional Information
Professional Areas:
Government
Working primarily in:
Gabon
Description of Work:
Témoin de l’histoire de l’Afrique et du Gabon,
Maître Agondjo s’est éteint à 68 ans à Libreville. Premier avocat
gabonais de l’histoire, figure emblématique de l’opposition aux régimes
de Léon Mba et d’Omar Bongo Ondimba, son propre beau-père, il n’a
jamais baissé sa garde et a su, jusqu’au bout, rester fidèle à ses
idéaux démocratiques. Ce myéné natif d'Omboué, dans la province de l'Ogooué maritime, a été
l'un des premiers gabonais diplômés de l'Université française. Après de
brillantes études de droit à Lille et à Paris la Sorbonne, couronnées
par un doctorat en droit (1967), il décroche le concours du barreau et
devient avocat.
Biographical Information
Pierre Louis Agondjo Okawe
(At a Glance)
Interests: Politique, Economie
Place of Origin: Gabon
Maitre Agondjo Okawe retourne en Afrique pour enseigner, d'abord à Brazzaville (1968),
puis à Libreville (1970), au sein de la faculté de droit et de sciences
économiques. Très politisé, il participe en tant que défenseur à des
procès politiques retentissants, comme l'affaire Mba Germain, un
opposant « mystérieusement disparu » au début des années 1970. En 1972,
cet activisme politique lui vaut une arrestation et la condamnation à
huit ans de travaux forcés. Libéré en 1976, il devient alors doyen de
l'université et est élu bâtonnier de l'Ordre des avocats gabonais,
poste qu'il occupera jusqu'en 1984. Il a toujours gardé les séquelles
physiques de son passage en prison.
Fort du capital de sympathie accumulé pendant les années de règne
sans partage du PDG, Me Agondjo s'engouffre dans la brèche du
multipartisme, en mars 1990. Il obtient la légalisation du PGP,
d'inspiration socialiste, qu'il codirige avec son cousin, le professeur
Joseph Redjambé, avant le décès de ce dernier, dans des « circonstances
inexpliquées » vraisemblablement victime d'un assassinat politique, en
mai de cette année-là. En décembre, Me Agondjo Okawé est élu député de
Port-Gentil. Il l'était toujours à l'heure de sa mort. En 1993, il se
présente à l'élection présidentielle de décembre, mais ne récolte que
4,7 % des voix.
L'annonce des résultats provoque la colère de l'opposition, qui
s'estime flouée. Un gouvernement parallèle, le Haut Conseil de la
République (HCR), est formé. En février de l'année suivante, le HCR se
transforme en « Haut Conseil de la résistance ». Finalement, le pouvoir
entame des pourparlers qui débouchent, en octobre 1994 à Paris, sur un
compromis historique : la formation d'un gouvernement d'union nationale
sous la houlette de Paulin Obame Nguema. « Me Agondjo Okawé a pris
l'initiative de "l'appel à la paix des braves", qui a sans doute évité
au pays de sombrer dans la guerre civile, se souvient son ancien
collègue et camarade Anaclé Bissiélo, professeur de sociologie à
l'université de Libreville. C'est lui qui a mené les négociations de
Paris. Il a vécu opposant et est mort opposant, mais c'était un vrai
politique. Il a prouvé, dans les moments cruciaux, qu'il savait allier
la fermeté idéologique et la fidélité aux principes avec le sens du
compromis, car il n'a jamais perdu de vue l'intérêt général. »
Renonçant, pour raisons de santé, à se présenter à la
présidentielle de 1998, il apporte son soutien au leader de l'Union du
peuple gabonais, Pierre Mamboundou. Pierre-Louis Agondjo Okawé,
fatigué, voulait « décrocher » de la politique, mais tenait,
auparavant, à introniser un successeur incontesté à la tête de son
parti. Il n'en aura pas eu le temps. Ses obsèques seront célébrées à la
mi-septembre, lorsque son demi-frère Jean Ping, le ministre des
Affaires étrangères, aura achevé de présider l'Assemblée générale des
Nations unies, à New York. En dépit de leurs divergences politiques,
les deux hommes, issus de la même mère, étaient restés très proches.(source jeuneafriique.com)