Ahmadou Kourouma
France
Ahmadou Kourouma est un écrivain ivoirien né le 24 novembre 1927 à Togobala ou Boundiali (Côte d'Ivoire) et décédé le 11 décembre 2003 à Lyon (France). Son nom signifie « guerrier » en langue malinké.
Professional Information
Professional Areas:
Art
Working primarily in:
World
Description of Work:
Né dans le Nord de la Côte-d'Ivoire, Ahmadou Kourouma est élevé par un
oncle infirmier, chasseur, musulman et féticheur. Plongé dans les
traditions de son pays, Kourouma s'imprègne de ce qui sera plus tard le
terreau de son inspiration : la culture malinké. Après de brillantes
études secondaires, il part pour Bamako au Mali pour intégrer l'École
technique supérieure. En 1949, il est accusé d'avoir endossé le rôle de
"meneur" lors d'une manifestation estudiantine indépendantiste. Il est
banni du Mali. Il se voit simultanément retirer son statut sursitaire,
et contraint de se mettre au service de l'armée française. Où il doit
réprimer des indépendantistes de l'Afrique de l'Ouest. Pour soulager sa
conscience, il part en Indochine et sert en tant que tirailleur pendant
quatre ans. Ensuite il reprend ses études et intègre l'École de
Construction aéronautique et navale de Nantes. Avant d'opter finalement
pour les assurances en rentrant à l'Institut des Actuaires de Lyon.
Biographical Information
Ahmadou Kourouma
(At a Glance)
: male
Interests: Art, Politique, Culture
Location:
City: Lyon
En 1960, la Côte d'Ivoire devient indépendante.
C'est l'occasion pour lui, marié à une Française, de retourner dans son
pays natal. Le président Houphouet-Boigny, l'accusant de comploter
contre le peuple, le fait emprisonner. Il échappe à la torture en
raison de son mariage, mais se voit privé du droit de travailler.
Cette
période lui permet de rédiger son premier roman, "Les Soleils des
indépendances". Avec une écriture très singulière et imprégnée de
l'esprit malinké, il dénonce les problèmes qui gangrènent la société :
l'arbitraire, la sujétion de la femme, l'excision. Kourouma ne trouve
pas d'éditeur pour ce livre. Il décide de partir en Algérie où les
actuaires se recrutent en grand nombre. En 1967, les Lettres françaises
de l'université de Montréal décernent un prix au manuscrit. En 1970,
les éditions du Seuil finissent par le publier (réédition en "Points"
en 1995). De retour en Côte d'Ivoire, il met cinq ans avant de publier
une pièce de théâtre : "Le Diseur de vérité" (Acoria, 1998). Cette
pièce est qualifiée de révolutionnaire par l'Ambassadeur de France, et
Houphouet-Boigny exile Kourouma "par le haut", en le nommant directeur
général de l'Institut international des Assurances de Yaoundé, au
Cameroun.
En 1990, il publie "Monné, outrages et défis" (Le Seuil)
qui traite une fois de plus des méfaits de la colonisation, du rôle des
femmes et des conflits interculturels. Il prend sa retraite en 1994 et
s'installe à Abidjan pour se consacrer pleinement à l'écriture. Il
signe son troisième roman, "En attendant le vote des bêtes sauvages"
(Le Seuil, 1998), qui dénonce les maux de l'Afrique post-coloniale :
tyrannie, anarchie, pauvreté, gabegie, corruption, naïveté, sous l'?il
d'un anti-héros ubuesque, Koyaga, lequel évolue dans un monde marqué
par la magie. Ce livre rencontre le succès, reçoit le Prix du Livre
Inter.
En 2000 paraît "Allah n'est pas obligé" (Le Seuil), un roman
qui traite des guerres tribales. C'est un enfant de 12 ans qui en est
le protagoniste. À travers son regard, Kourouma décrit les massacres de
Sierra Leone et du Liberia.
Il a aussi écrit plusieurs livres pour enfants. Ahmadou Kourouma est mort le 11 décembre 2003 à l'hôpital cardiologique de Lyon.