France Description of Work:
Ousmane Sow grandit à Reubeuss, un des quartiers les plus
chauds de Dakar, où il reçoit une éducation extrêmement stricte au
cours de laquelle son père le responsabilise très jeune. Il hérite de
ce père, la rigueur, le sens du devoir, le refus des honneurs et un
esprit libre. A la mort de celui-ci, et malgré un immense attachement à
sa mère, il décide de partir pour Paris, sans un sou en poche. Il se
fait héberger dans les commissariats, et connaît la douceur d’une
France alors terre d’accueil. Tout en pratiquant divers petits métiers,
et après avoir renoncé à suivre l’enseignement de l’école des
Beaux-Arts, il passe un diplôme de kinésithérapeute.
Biographical Information
Ousmane Sow (At a Glance)
Interests: Art, Music
Location: City: Dakar
Place of Origin: Senegal
Bien que sculptant depuis l’enfance, c’est seulement à l’âge de cinquante ans qu’il
fit de la sculpture son métier à part entière. Mais la kinésithérapie
qu’il exerça jusque là n’est sans doute pas étrangère au magnifique
sens de l’anatomie que l’on trouve dans son œuvre. Durant toutes ces
années d’activité, il transforme la nuit son cabinet médical et ses
appartements successifs en ateliers de sculpture, détruisant ou
abandonnant derrière lui les œuvres qu’il crée.
Jusqu’à sa première exposition, organisée par le Centre culturel français de Dakar en 1987,
on ne connaît rien de sa création, si ce n’est l’extrait d’un film
d’animation qu’il avait lui-même réalisé et qui mettait en scène des
petites sculptures animées. Six ans seulement après cette première
exposition à Dakar, il expose à la Dokumenta de Kassel en
Allemagne. Et en 1995, le Nouba assis et le Nouba debout clôturent
l’exposition organisée à Venise, au Palazzo Grassi, à l’occasion du
centenaire de la Biennale.
C’est en 1984, inspiré par les photos de Leni Riefenstahl représentant les Nuba du Sud Soudan, qu’il commence à travailler sur les lutteurs de cette ethnie et réalise sa première série de sculptures : Les Nouba. En 1988, naîtront Les Masaï, en 1991 Les Zoulou, et enfin, en 1993, Les Peulh.
En 1991, il achète le terrain sur lequel il construit sa maison, née de
son imagination. Recouverte entièrement de sa matière, murs et
carreaux, elle représente symboliquement le Sphinx et est la
préfiguration de sa future série sur les Égyptiens.
C’est dans la cour de cette maison que naît la bataille de little Big Horn, une série de trente-cinq pièces, exposée à Dakar en Janvier 1999, en avant-première de l’exposition parisienne sur le Pont des Arts, qui réunit toutes ses séries, et attire plus de trois millions de visiteurs.
En 2001, il confie aux Fonderies de Coubertin et aux Fonderies Susse la
réalisation de trois bronzes, à partir de ses originaux : « La Danseuse
aux cheveux courts » (série Nouba), « le Lutteur debout » (série Nouba)
et « La Mère et l’Enfant » (série Masaï). Ces trois pièces ont été
exposées au printemps 2001
à Paris au Musée Dapper. Ont été réalisées depuis : « Le lanceur »
(série Zoulou), et « Sitting bull en prière » (Série Little Big Horn)
Cette même année, il réalise une commande pour le Comité International des Jeux Olympiques, « Le coureur sur la ligne de départ.
Durant l’été 2002, il réalise, à la demande de « Médecins du Monde », une sculpture de Victor Hugo pour la << journée du refus de l'exclusion et de la misère>>.
Le bronze de cette sculpture a été commandé par la Ville de Besançon,
ville de naissance de Victor Hugo. Elle a été installée le 17 octobre 2003
à Besançon, place des Droits de l’Homme, lors de la «Journée du refus
de l’exclusion et de la misère », avec « Médecins du Monde ».
Le Whitney Museum à New York a également accueilli en 2003 une partie de la série sur la bataille de Little Big Horn, dans le cadre d’une exposition intitulée « Américan effect ».
Toujours, il sculpte sans modèle. Sa
matière, il l’invente. En une savante alchimie, il laisse macérer
pendant des années un certain nombre de produits. Cette matière est
pour lui une œuvre en elle-même, une matière qui le rend presque aussi
heureux que la naissance de la sculpture elle-même. Il l’applique sur
une ossature faite de fer, de paille et de jute, laissant à la nature
et au matériau sa part de liberté, ouvrant la porte à l’imprévu. Une
attitude fondamentalement artistique, mais africaine aussi.
Car sa vie autant que son œuvre sont aujourd’hui profondément ancrées
dans son pays. Il n’imagine pas de pouvoir sculpter ailleurs qu’au
Sénégal. Et, alors qu’il vécu une vingtaine d’années en France, plus
rien ni personne ne pourrait lui faire quitter sa terre africaine.