Henry Lopes
France
Henry est un congolais né à l'époque où les pays d'Afrique n'étaient pas encore indépendants le 12 Septembre 1937 dans ce qu'on appelait à l'époque le Congo belge, à Léopoldville,aujourd'hui Kinshasa
Professional Information
Professional Areas:
Government
Position:
Ambassadeur
Working primarily in:
France
Description of Work:
Actuellement ambassadeur du Congo en France, Henri
Lopes a mené une grande carrière d’homme politique et d’écrivain. Les
écrits de ce membre du Haut Conseil de la Francophonie sont des
réflexions sur la quête d’identité et les maux qui rongent son
continent, l’Afrique.
Biographical Information
Henry Lopes
(At a Glance)
Interests: Politique, Education, Culture
Place of Origin: Congo-Kinshasa
« Le français est une langue africaine ». Ayant
fait ce constat, quoi de plus naturel pour le métis Henri Lopes, né au
Congo Belge en 1937, que d’écrire dans cette langue ? Ses parents
vivent au Congo Brazzaville, colonisé par la France. C’est donc en
français qu’Henri effectue toute sa scolarité. Entre Brazzaville et
Bangui en Centrafrique, il apprend dès son plus jeune âge à manier les
us et coutumes de la langue de Molière.
A peine âgé de 12 ans, changement de décor et d’horizons. Henri part
effectuer ses études secondaires à Nantes, en France. L’enfant se
cherche, se questionne : est-il condamné à être « blanc-manioc » au
Congo, et « bicot » en France ? Il évoquera cette quête d’identité des
décennies plus tard dans
Le chercheur d’Afriques.
Une fois le lycée terminé, Henri Lopes va étudier l’Histoire à
Paris, à la Sorbonne. En 1957, à une époque où les étudiants africains
étaient encore très peu nombreux dans les grandes universités
parisiennes, il devient membre du comité exécutif de la Fédération des
Etudiants d’Afrique noire en France (Feanf) ainsi que président de
l’Association des étudiants congolais. Il obtient son diplôme
d’Histoire et enseigne pendant plusieurs années en région parisienne.
En 1965, Henri Lopes décide de rentrer, non pas dans son Congo natal
mais au Congo Brazzaville, le pays de son enfance. Pendant son absence,
après de longs et sanglants affrontements, le pays s’est libéré de
l’autorité française et a proclamé son indépendance en juillet 1960. De
retour dans ce pays qui redécouvre enfin l’autonomie, Henri Lopes
devient professeur d’histoire à l’Ecole Normale Supérieure d’Afrique
Centrale à Brazzaville, puis obtient rapidement le poste de directeur
général de l’enseignement du Congo. L’enseignant intègre le milieu
politique ; son expérience et son savoir le font accéder au poste de
ministre de l’Education nationale en 1969 dans le gouvernement du
président Marien Ngouabi. Le pays reste politiquement instable, les
coups d’Etat se multiplient. En 1973, Henri Lopes est nommé Premier
ministre, il restera à ce poste pendant deux ans.
Son passage en politique ne l’éloigne que temporairement de son amour pour la littérature. Henri le dit lui-même, il est
« un homme à double vie, l’une politique, l’autre littéraire ». En 1971, il écrit
Tribaliques,
un recueil de portraits d’individus et de la Société. Henri s’adresse
aux Africains, aux Congolais particulièrement, mais son livre recueille
un écho beaucoup plus large, à la fois en Afrique et en Occident.
L’écrivain reconnaît avoir pour prédécesseurs Senghor, Césaire et
Damas, mais déclare vouloir désormais se placer au-delà de la
Négritude, ce regroupement des valeurs culturelles du monde noir,
puisque leurs pays ont désormais acquis leur souveraineté. «
Nous
y maintenir pourrait, sur le plan politique, induire des idéologies
exclusivistes, une manière de racisme à rebours (...) Il ne s’agit pas
pour nous d’effacer son souvenir mais de dépasser son inspiration. »
Henri Lopes aime la langue française et le fait savoir. Il se dit francophone et se reconnait «
le droit de plier le français en fonction de mes besoins culturels propres ».
Dans
Le Pleurer-rire,
publié en 1982, Lopes évoque le parcours d’un homme qui, parvenu à la
Présidence de la République par un coup d’Etat, exerce un pouvoir
illimité. Il utilise l’humour et l’ironie pour mêler la fiction à une
réalité amère et douloureuse.
Tout en évoquant les maux de l’Afrique, l’oeuvre d’Henri Lopes
retrace sa quête d’identité, ses réflexions sur les dialogues des
cultures. L’écrivain semble avoir retrouvé une certaine sérénité qui
s’exprime dans
Ma grand-mère Bantoue et mes ancêtres les Gaulois,
publié en 2003. Devenu ambassadeur du Congo en France, après avoir tenu
pendant plus de 20 ans de hautes fonctions à l’Organisation des Nations
unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), l’enfant
d’ébène et d’ivoire accepte son métissage, il ne cherche plus son
identité, il les a trouvées : il en possède des milliers.( source rfo.fr)